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Laurstralyan Road
Laurstralyan Road
11 décembre 2012

Du 22 au 29 novembre : La Birmanie sous de meilleures augure.

Après quelques jours de convalescence à Hsipaw, nous nous rendons au lac Inle.

Inle

Le lac Inle fut l’un des tous premiers sites du Myanmar ouverts au tourisme, il y a plus de 20 ans. Sur les conseils de plusieurs voyageurs, nous nous y rendons même si nous appréhendons de nous retrouver avec de nombreux touristes. 

Nous arrivons à 4h30 du matin dans le village de Nyaungshwe, situé à l'extrémité nord du lac, et attendons dans un office de bus qu’il soit une heure décente pour partir à la recherche d’un hôtel. La seule guesthouse que nous trouvons, après avoir sollicité plusieurs hôtels et chambres d’hôtes du village, nous propose une chambre à 25$ la nuit… aïe ça fait mal ! En effet, le coin doit être bondé !

Laure doit encore se reposer aujourd’hui, le trajet de nuit en bus n’a pas été très réparateur à vrai dire. Yann part seul à la visite des environs et en profite pour prendre de jolis clichés.

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3Malgré l’abondance des hôtels à touristes, la vie courante des locaux ne semble pas en être affectée. Certes les barques à moteur pour balader les occidentaux sur le lac sont présentes par dizaines voire centaines, mais le quotidien reste simple, ordinaire.

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 Les femmes lavent le linge dans l’eau de la rivière tandis que les enfants jouent au cerf-volant dans les rizières.

Le lac Inle est immense, il s’étend sur 22 km de long pour 11 km de large. Nous le découvrons pour la première fois au petit matin à bord d’un sampan (bateau traditionnel à fond plat). Il se dévoile au fur et à mesure que la brume se dissipe.

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Nous apercevons les maisons des Intha (habitants de la région), elles sont fabriquées en teck et montées sur pilotis. Les villages sont impressionnants car ils sont construits directement sur le lac! Maisons flottantes, maisons sur pilotis, mais surtout système de remblais. Quand on pense lac, on a tendance à penser « étendue d’eau où ne peuvent flotter que les bateaux »… Mais ici, nous nous sommes vite rendu compte que le lac est véritablement habité. Une bonne partie de Inle Lake est ingénieusement remblayée : c’est un lac de glaise et d’herbe. Quand on entre dans un village, c’est comme arriver par une rue d’eau. Il y a des panneaux de circulation, puis des agrégats de maisons.

Nous observons les pécheurs Inthas, qui rament en équilibre à l’aide d’une jambe, technique unique au monde leur permettant de garder les mains libres pour installer leur filet…

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…puis ceux qui abattent leur rame dans l’eau pour rabattre le poisson, dans un mouvement perpétuel incessant, mécanique…


7… ou encore ces derniers qui ramassent les algues jusqu’à en faire presque couler leur barque. Algues qui servent d’engrais dans les jardins flottants (cf. ci-dessous).

 

Les nuages et la grisaille de la matinée se lèvent et nous observons alors le magnifique paysage qui nous entoure. Le lac est entouré par une chaîne de montagnes éloignées, abondantes de verdure et de calme. Un environnement que nous apprécions tant.

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Dans un premier village sur pilotis, nous découvrons un atelier de fabrication de bijoux en argent. Le travail est très minutieux une fois le ruban d’argent obtenu, il faut découper les pièces au millimètre près et assembler les maillons un par un.

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 Des enfants accomplissent ces tâches avec grande minutie.

Nous poursuivons notre visite par quelques déambulations dans un marché local.

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Puis nous visitons un atelier de tissage de soie et de fibre de lotus qui nous a beaucoup impressionnés tant par la difficulté des conditions de travail de femmes, leur rapidité, leur adresse, que par la complexité et la vétusté des métiers à tisser... nous sommes tellement hors de notre temps.

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 Une tisseuse offre une fleur de Lotus à Laure, une autre lui en fait un collier.

Nous avons vu comment s’obtient la fibre de lotus, c'est une technique très rudimentaire : il faut laisser tremper les tiges de lotus dans l'eau pour qu'elles s'assouplissent, puis les couper en petits morceaux de 10 cm de long environ, et étirer doucement les fils blancs qui se trouvent à l'intérieur. Il y a toujours plusieurs fils : on les tord rapidement pour en faire un seul plus épais que l'on joint au précédent, puis on embobine. Et c'est prêt pour le tissage ! Il faut 20 jours de travail pour la confection d'une petite écharpe ! C’est tissus sont d’ailleurs vendus beaucoup plus cher que la soie.

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 Comment fabriquer du fil à tisser à partir de nénuphar (lotus)

Nous visitons également un atelier de cigares. Plusieurs femmes nous montrent comment rouler les Cheeroot, les cigares birmans.

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Notez que le jaune pâle des joues des jeunes filles est de la poudre d’écorce broyée de Thanakha. Il s’en vend dans toute la Birmanie, et constitue la crème solaire locale, en plus d’être un cosmétique.

 

 

Dans une autre maison flottante, des hommes s’usent à la fabrique de couteaux et autres outils.

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Avec une synchronisation parfaite, ils donnent à plusieurs d’assourdissants coups de masse.

Sur le chemin retour, nous nous arrêtons au Kyaung Npa Hpe, monastère réputé pour ses chats, les moines ont dressé les chats à sauter au travers de cerceaux. Malheureusement, à notre arrivée, ce n'était pas l'heure des acrobaties et nous y avons croisé peu de chat.

Nous circulons ensuite à travers les canaux bordés de roseaux et passons aux abords des jardins flottants dans lesquels les fermiers Inthas font pousser fleurs, tomates, courges et autres fruits et légumes sur de longs treillis en bois soutenus par des tapis flottants de végétation.

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Notre journée sur le lac Inle fut un très bon moment, la balade en barque, les villages sur pilotis, les divers ateliers,… nous avons vraiment apprécié nos visites. De nombreux touristes sont présents sur le lac, mais, ayant accéléré un peu le pas dans le marché, nous les avons devancés pour les autres visites. Bien joué !

Nous avons également noté que lorsque l’on traverse les villages sur pilotis, les habitants que l’on croise affichent toujours ce sourire chaleureux, toujours ravis d’avoir de la visite ! Le lac Inle vaut donc encore et largement le détour !

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 « Bye Bye lac Inle »

Sur le chemin retour, un panneau nous fait bien rire ! Ca c’est de la provocation hein ! Ok, ok, il ne nous en faut pas plus : ce soir on va dans un restau occidental !!! Trop marre du riz et des noodles, ce soir c’est bœuf au barbecue avec légumes et frites ! Miam !

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Le lendemain, nous nous baladons dans les environs du village, là où la vie bat son train mais jamais plus vite que nécessaire. Nous prenons ensuite un nouveau bus pour Bago avant d’enchaîner avec un autre bus en direction de Mawlamyine… pour un total de 24h de transport ! Rien que ça !

 

Mawlamyine


Très peu de touristes, quelques locaux ou rares routards qui se concentrent dans notre hôtel, un des seuls du coin d’ailleurs (et à prix raisonnable).

La situation exceptionnelle de Mawlamyine est, parait-il, l’une des plus belles du Myanmar. En effet, posée le long du large fleuve qui descend du Tibet, la ville est dominée par une ligne de collines aux versants luxuriants et aux sommets parsemés de pagodes et de stûpas.

Nous montons sur la colline des pagodes (c'est toujours à très forte dose en Birmanie, allergique aux pagodes s'abstenir… perso notre vase est presque plein ^^) avec notamment la Paya Kyaikythanlan, construite en 876, pour observer le coucher de soleil sur la ville, le fleuve et ses nombreuses îles...

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Quatrième ville du pays par son importance, ancienne perle de l’Orient colonisée, Mawlamyine est riche d’histoire.

A 64 km au sud de Mawlamyine, dans la ville de Thanbyuzayat, nous avons pu visiter deux sites vestiges de la dernière guerre mondiale.

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 2h de bus bondé et rempli de marchandises pour nous y rendre !

Le terminus occidental du "chemin de fer de la mort" construit par plus de 16 000 prisonniers de guerre occidentaux enrôlés de force par l'armée japonaise. 

Ce chemin de fer reliait la Birmanie à la Thaïlande (NB : "Le pont de la rivière Kwai" à Kanchanaburi en Thaïlande). L’objectif stratégique de ce chemin de fer était d’assurer une seconde ligne de ravitaillement aux forces nippones lancées à la conquête du Myanmar et de l’Asie occidentale. Les travaux débutèrent en septembre 1942. Les ingénieurs japonais avaient alors estimé qu’il faudrait 5 ans pour achever cette ligne de 415 km (dont les 2/3 environs se trouvaient en territoire thaïlandais). Cependant, l’armée força les prisonniers de guerre à l’achever en 16 mois ! La voie traversait un terrain très accidenté qu’il fallu franchir grâce à des ponts et à des tranchées taillées dans le flanc de la montagne. A savoir que la ligne fonctionna seulement pendant 21 mois avant d’être bombardée par les Alliés en 1945 … !

Une locomotive et quelques rails témoignent aujourd’hui de l’existence du chemin de fer.

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Le terminus du "chemin de fer de la mort"...très peu entretenu...

Le cimetière militaire où sont enterrés 3 771 prisonniers occidentaux morts pendant les travaux : des soldats britanniques, américains, hollandais et australiens dont le plus jeune n'avait que 18 ans. Il faut savoir que même si l’occupation japonaise fit un nombre terrifiant de victimes parmi les prisonniers, les ouvriers du Myanmar, de Thaïlande, de Malaisie et d’Indonésie payèrent un tribu plus lourd encore : ils seraient environ 80 000 à avoir péri dans la région !

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Le cimetière militaire entretenu par la Commission des Tombes militaires du Commonwealth.

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Les environs de Mawlamyine semblent truffés de curiosité, nous prenons la route vers la ville et nous y arrêtons à 22 km pour voir le plus grand bouddha couché du monde. Une longue route bordée de plusieurs centaines de statues de moines de 4 m de haut chacune avec un visage différent nous accueille...puis les statues de moines prennent un autre chemin que nous décidons de suivre. Nous nous retrouvons à grimper et dévaler des collines sous un soleil brûlant. Le jeu est amusant et en vaut la chandelle. L’arrivée est marquée par un grand Bouddha en haut d’une colline depuis laquelle nous pouvons observer LE bouddha monumental avec ses 170 m de long pour 34 m de haut. Tout autour, nous avons une vue panoramique sur les collines verdoyantes parsemées de stupas et statues, la mer au loin et nos premières formations karstiques (mais les plus belles sont à venir avec Hpa Na et ses environs).

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Notre trajet retour est un peu compliqué. Nous attendons qu’un bus nous prenne au passage mais c’est un pick-up qui s’arrête. Evidemment personne ne parle anglais et le trajet est très peu confortable, Laure se sent comme une sardine entassée avec les femmes et enfants dans le coffre et Yann se tient debout à l’arrière avec les hommes. On commencerait presque à s’y faire :) ! Malheureusement le pick-up nous dépose loin de l’hôtel, à l’entrée de la ville. Marre de payer pour des transports, nous nous mettons en tête de rentrer à pieds. On devrait bien s’en sortir !

Bon ben ce n’est pas si facile et un peu plus loin que prévu mais nous ne regrettons pas notre décision car sur le trajet nous croisons plusieurs groupes d’hommes jouant avec cette balle étrange appelé chinlon.

Le chinlon est en fait un sport traditionnel birman qui se joue principalement au pied à l’aide d’une balle de rotin tressé. Dans le jeu populaire, les joueurs se placent en cercle et un nombre illimité de joueurs peut s’y intégrer et tenter de garder la balle en l’air en jonglant avec. Ce jeu est exigeant et requiert une très grande habileté. Lorsque l’on regarde les joueurs c’est un mélange de football et de danse que l’on observe. Un joueur entre dans le centre, il effectue de nombreux mouvements avec sérénité, grâce et coordination pour faire rebondir la balle sur son corps. Ce soliste est soutenu par les autres joueurs qui lui renvoient la balle. Si la balle touche le sol, la partie est finie.

Les joueurs invitent Yann à participer. C’est un peu douloureux au début car il faut jouer nus pieds pour sentir la balle et que celle-ci est plutôt dure. Les joueurs emploient principalement six points de contact avec le chinlon : le dessus des orteils, les côtés intérieurs et externes du pied, la plante du pied, le talon, et le genou. Mais ils ont tellement de manières différentes de renvoyer la balle qu’il est impossible pour un joueur novice de tout maitriser en peu de temps. Yann se débrouille plutôt bien et renvoie la balle à ses partenaires avec adresse, mais la partie chorégraphique n’est pas encore au rendez-vous :p !

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La partie de Chinlon avec les hommes du village. A tout âge on peut y participer, les vieux sont d’ailleurs les plus habiles !

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Yann est invité à revenir jouer le lendemain soir mais malheureusement nous aurons quitté la ville pour lors. Merci pour l’invitation les gars ! Ravis de ce moment privilégié passé avec les locaux, nous reprenons notre route. Ahhhh voilà, c’est ça visiter la Birmanie !

Petit stop restau en bord de mer devant le coucher de soleil et nous arrivons enfin à l’hôtel. Quelle journée !

 

 

 


En route pour Hpa-An

C’est en barque à moteur que nous continuons notre voyage. 2h de bateau nous attendent pour nous rendre dans le village de Hpa-An. Le paysage est sensationnel, la rivière, les villages et les plantations devant lesquels nous passons, les multiples formations rocheuses … tout est absolument magnifique !

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Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car, sur notre route, nous faisons une pause dans un village reculé. Sans comprendre vraiment pourquoi, nous (et les 5 autres occidentaux du bateau) sommes invités dans la salle commune du village. Scrutés, dévisagés mais toujours avec ce sourire bienveillant qui caractérise les Birmans, les habitants nous invitent à nous asseoir autour d’une table et nous offrent fruits, café, biscuits … Nous sommes abasourdis par autant d’attention et de générosité.

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Nous sommes ensuite conviés à l’extérieur. Après un spectacle traditionnel où deux hommes font danser un dragon au milieu de la piste, une « musique » techno assourdissante sort des énormes enceintes extérieures et nous sommes alors supposés faire quelques pas de danses pour amuser la foule …. Pourquoi pas, le moment est plutôt marrant !!

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Au moment de partir, tous les villageois sans exception se réunissent et nous saluent avec émotion. Un adieu digne des plus grandes fins de film.

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Hpa an

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Nous voici donc, après cette agréable croisière, arrivés dans la petite ville de Hpa An. Celle-ci présente un nombre très limité de centres d’intérêt, mais n’en reste pas moins dynamique et les alentours présentent leur lot de consolation. 

Nous débutons d’ailleurs notre exploration de la ville et de ses alentours dès le premier jour. Au programme, balade en « ville » suivie d’une courte randonnée jusqu’au sommet d’un mont situé de l’autre côté de la rivière, ce qui nous offre une vue à 360° sur les environs pour le coucher de soleil. Pas le plus beau que nous ayons vu jusqu’à lors mais cela valait tout de même les litres de sueur versés.

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Petite anecdote du jour : Pour le trajet aller, un local nous fait traverser la rivière à bord de sa petite embarcation. Etant dans l’obligation de louer ses services pour le retour, nous lui proposons de le payer entièrement plus tard, chose qu’il accepte avec le sourire (encore et toujours et nous ne nous en lassons pas). Après la randonnée, une fois revenus sur le sentier retour menant à l’embarcation, un pick-up plein à craquer de jeunes locaux s’arrête à côté de nous et nous fait signe à tous d’embarquer (à noter que nous sommes 8). Pensant qu’ils savent très bien où nous déposer (au bateau), nous acceptons l’offre et grimpons. Sauf qu’ils nous embarquent beaucoup plus loin que prévu, et nous emmènent via la route jusqu’à notre guesthouse.

Notre trajet de 3 minutes en barque s’est ainsi transformé en 30 minutes épouvantables, installés comme dans une boîte de sardines à l’arrière du pick-up … laissant qui plus est notre « chauffeur de barque » en plan alors que la nuit tombe et que le malheureux nous attend … Nous rigolons tout de même de l’expérience avec ces adorables birmans, avant de retrouver notre gentil monsieur chauffeur (qui nous retrouve avec joie) et de lui donner son dû.

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Les aurevoirs aux jeunes du pick-up.

La journée se poursuit et ne semble ne plus en finir pour notre plus grand bonheur. Après avoir dîné tous ensemble, nous achetons quelques bières et nous joignons pour plusieurs heures à un groupe de birmans jouant de la guitare et chantant dans la rue. Nous réussirons tant bien que mal à communiquer, mais cela nous vaudra une bonne partie de rigolade, et une nouvelle expérience gravée dans nos esprits. Nous retiendrons notamment « Happy », un birman du groupe totalement rond qui nous répétait sans cesse « I’m Happyyyy !! »… impossible cela dit de savoir s’il s’agissait de son nom ou de son état d’esprit :).

Depuis le début de notre séjour en Birmanie, nous voyons partout de la noix de Bétel. Enveloppée dans une feuille de tabac, celle-ci est chiquée par les hommes comme les femmes et colore d’un rouge sang leurs dents et leur salive. En plus d’un côté stimulant, apparemment cela serait sensé renforcer les dents … à en juger par ce que nous avons vu, c’est plutôt le contraire … aussi efficace qu’un décapeur sur une peinture ! Beaucoup sont dépendants du pouvoir grisant qu’elle provoque. Nous avons testé ce soir là … non approuvé ! Un goût âpre, une texture granuleuse voire poudreuse après quelques mâchages, en tout cas on comprend pourquoi les locaux ne font que cracher et inonder les trottoirs de rouge. Vaut mieux ne pas l’avaler ce truc !!!

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Le lendemain, nous optons pour un tour en trishaw motorisé avec nos compatriotes allemands (Lasse et Moritz), australien (Jon) et française (Marie) afin d’explorer les environs.

Nous aurons l’occasion de parcourir plusieurs grottes de calcaire, dont celle de Sadar, aussi vaste qu’un terrain de football. Ses « salles » sont aussi hautes que des nefs de cathédrale, dommage qu’on ne puisse en profiter pleinement tant la visibilité est nulle. Elle contient des dizaines de statues de Bouddha (non c’est vrai ?) , quelques pagodes et des bas-reliefs en argile, mais le plus impressionnant reste les centaines de milliers de chauve-souris qui ont élu domicile au plafond et emplissent le sol de leurs excréments sur lesquels nous manquons de glisser à maintes reprises.

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Le Kyauk Kalap, sans aucun doute le point le plus touristique des environs, se trouve également sur notre route. Ce long rocher coiffé d’une étrange pagode se dresse fièrement au centre d’un petit lac artificiel, et constitue une curiosité insolite.

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De jolis paysages nous récompensent de nos efforts et de notre résistance au trajet (faut dire que c’est du sport vu l’état des routes) tout au long de la journée.

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 Cela dit, ce n’est pas demain la veille que nous trouverons un coin isolé avec un point d’eau pour se relaxer au calme. En effet, à deux reprises notre chauffeur nous emmène dans ce qui est supposé être des lacs dans lesquels se baigner. En réalité, il y a très peu de point d’eau en Birmanie où il est possible de nager, il est ainsi facile d’en déduire ce à quoi ressemblent les quelques endroits où l’activité est possible : une piscine artificielle archibondée de jeunes locaux qui font trempette vêtus de jean et tee-shirts. Yann ira tout de même y faire une brasse par principe.

 

L’expérience la plus marquante de la journée, sera celle du petit déjeuner. Ce que nous appelons communément petit déjeuner en Europe, s’avère être ici un véritable repas. N’ayant pas mangé après le réveil, nous demandons à notre chauffeur de nous déposer dans un restaurant pour y prendre une petite collation avant de repartir. Nos estomacs crient famine, il est 10h lorsque celui-ci s’exécute et nous emmène dans un endroit inattendu. Au même titre que la veille, nous sommes reçus dans ce qui s’apparente à un monastère transformé en immense cantine. Les villageois se sont regroupés à l’occasion de la Full-Moon et ont préparé un véritable banquet. Des tables de plusieurs mètres de long sont dressées à travers tout le monastère, et regorgent de nourriture : riz, viandes, légumes, soupes et sauces en tout genre. 


Une nouvelle fois les gens nous accueillent comme des rois et nous convient à table en cette occasion qui apparemment n’arrive qu’une seule fois par an (une full-moon mais un peu spéciale). Chanceux que nous sommes !!! A peine le temps de finir nos assiettes qu’on nous les remplit à nouveau. Nous mangeons jusqu’à plus faim, et plus encore et discutons avec une jeune birmane tout au long du repas Elle prend plaisir à nous expliquer ce que nous mangeons, à nous faire découvrir sa culture et s’intéresse à ce que nous lui racontons à propos de notre vie en occident. Cet échange sera des plus enrichissants.

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Pas le temps de souffler qu’il nous faut changer de table, et passer à celle du café/thé/biscuits autour de laquelle les vieilles dames du village se sont regroupées. Nous échangeons du mieux que nous pouvons avec ces femmes plus adorables les unes que les autres qui sont de véritables gossip-girls, et veulent tout savoir : « qui est avec qui ? », « vous avez des enfants ? », « quand est ce que vous allez vous marier ? », « lui et elle iraient bien ensemble !! »… etc !!!! Quel régal !!! Merci à cette jeune fille de nous avoir traduit le dialogue avec ces dames qui ne parlaient pas un seul mot d’anglais.

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Nous repartons le ventre plein certes, mais surtout le cœur lourd d’émotions. Une nouvelle fois les locaux se sont montrés infiniment gentils, bien plus que nous n’aurions pu l’imaginer. Ils partagent avec tant de générosité ce qu’ils ont que nous en sommes presque gênés… Merci pour ce repas et cette expérience inoubliable !

La journée s’achève, et il est temps de prendre le bus de nuit pour Yangon, afin de nous envoler demain matin pour le Vietnam.

 


Cette seconde partie du voyage s’est avérée beaucoup plus authentique que la première. Loin des sentiers battus, nous avons visité, rencontré et vécu la vraie Birmanie. Celle des locaux avec le cœur sur la main, le sourire jusqu’aux oreilles omniprésent et une vie faite de partage.

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Pays du moyen âge, la Birmanie nous aura marqué plus que tout autre peut être. D'abord par sa grande pauvreté, pour ne pas dire misère. Alors que le pays possède un potentiel si riche grâce à son fleuve, son ouverture sur la mer, sa terre fertile, ses pierres précieuses, son teck… cette pauvreté reste criante. Mais aussi par ses habitants, leur ténacité, leur détermination juste pour vivre, leur ingéniosité, leur esprit inventif et créatif. Les plus jeunes se débrouillent déjà tout seuls, ne reculent devant rien, savent tout faire avec très peu. Et surtout, oui surtout, leur immense et incomparable gentillesse, qui n'est pas feinte mais bien réelle et spontanée. Ce voyage fut certes éprouvant mais tellement passionnant…

 

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